2010-04-04

2030 le krach écologique - Geneviève Ferone












Grasset, 2008

Pour qui s'intéresse à l'écologie, le livre de Geneviève Ferone, directrice du développement durable chez un grand groupe, n'apprend pas grand chose. Il tourne essentiellement autour de la future crise énergétique liée au pic de pétrole et du réchauffement climatique. Pour autant, certaines positions et propositions sont intéressantes. Notons ainsi que Ferone indique que "les marchés restent imparfaits pour promouvoir les écosolutions et n'ont pas la main verte". L'idée d'une taxe carbone individuelle paraît intéressante. Les plus dépensiers en carbone financeraient ainsi les plus économes (volontairement ou non). Pour autant cette idée est critiquable car elle revient au fameux et méprisable droit à polluer... pour les plus riches. Cette taxe ne devrait donc être que transitoire et évolutive, de mon point de vue. Ferone propose également de substituer à la vente de biens la vente de services. Un exemple concret est l'autopartage. Pourquoi acheter (et produire) des produits qui ne sont utilisés qu'un court temps par chaque acheteur, comme une perceuse par exemple ? Pourquoi plutôt ne pas partager effectivement... Se pose ensuite la classique question du PIB à remplacer par un indice intégrant le bonheur ou l'espérance de vie de la population. Ferone pose encore la question de la démocratie et de sa compatibilité avec une voie verte : les élus répondant aux désirs de leurs électeurs peuvent ils prendre des décisions éclairées ? Vaste débat... Un parallèle est fait avec le fonctionnement peu démocratique de la Chine mais qui a réussi à mettre en place la politique contestable de l'enfant unique. Une démocratie l'aurait elle pu ? Enfin, étonnamment Ferone se demande si le changement climatique ne va pas conduire à une spéciation de l'espèce humaine et à deux espèces qui cohabiteront un temps, tel Homo Sapiens avec Neandertal. Au passage elle tacle les décroissants, les objecteurs de croissance et autres malthusiens. Dommage que la fin ne soit pas plus développée que le démarrage lourd de rappels lus et relus, entendus et ré-entendus.

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