2010-04-21

Comment les riches détruisent la planète - Hervé Kempf












2007, Le Seuil

Très réputé comme journaliste et cité par Chavez lui-même, Hervé Kempf m'interpellait. Un aller retour en train à Paris m'a permis de lire ce petit opus sorti en Poche. Un ouvrage intéressant de vulgarisation, en lien avec ma précédente lecture sur l'écologie politique. La mise en relation de l'écologie avec le social est le thème central. En plus du "penser global, agir local", Kempf propose de "consommer moins, répartir mieux". Il essaye de démontrer également que les libertés publiques se restreignent. Il développe un point rarement abordé, ce que les spécialistes appellent la "6ème extinction d'espèces" et fait des rappels utiles, comme les 350 polluants trouvés dans du lait maternel. Citons également une phrase "choc" : "si on veut être écologiste, il faut arrêter d'être benêt". Tout est dit et récapitule le manque de réflexion du social dans l'écologie. Il fait d'ailleurs un lien entre pauvreté et pauvreté écologique. Il est vrai que ce sont les plus pauvres qui sont les plus exposés (quarties pas desservis en eau ou en ramassage des déchets). Kempf tente également de démontrer qu'il n'y a pas besoin d'augmenter la production, que cette augmentation ne va que dans le sens de la démonstration du toujours plus en une lutte des egos (Kempf ne parle pas de décroissance mais d'arrêt de la croissance matérielle qui ne bénéficie qu'aux plus riches... et qui est source de frustration... donc de consommation inutile).
Le méconnu économiste Veblen est mis en avant et la lecture semble intéressante. Il me semble par contre que Kempf lit "mal" Hans Jonas qu'il semble prendre comme modèle. Quatre obstacles et trois grandes forces sont présentées en conclusion... et pour les connaître il faudra lire cet ouvrage pédagogique, qui tombe toutefois quelquefois dans le parti pris.

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