Babel, 2002
Sous-titré "la tyrannie des marques", le livre fait le point sur une société de consommation dominée par les marques, qui ont remplacé la fabrication d'un produit par la fabrication d'une marque. De "moteurs de la croissance de l'emploi" les multinationales sont ainsi devenues des moteurs de la "croissance économique"... avec toutes les dérives connues, dont le recours à la main d'oeuvre à bas prix délocalisée est présenté dans ce livre (les fameux sweatshops).
La réaction contre les marques n'a pas qu'un aspect culturel ou un aspect de lutte socialo-alternative. Elle met en jeu également "la perte de l'espace public", "la censure commerciale" et le "déficit d'éthique". Les droits de l'homme sont ainsi négligés sur l'autel du "développement". La mise en cause de la liberté politique est également présentée, avec en exemple les actions de l'industrie américaine sous couvert de la lutte contre le communisme.
Un pont est proposé entre guerre écologique et guerre économique, la dernière étant certainement la meilleure pour gagner la première. Une critique du contrôle qualité, privatisé, est également mis en avant, entre autres thèmes développés dans cet essai très intéressant mais conséquent (743 pages dans sa version de poche).
Libellés : Chronique essai
