2010-04-22

La grammaire c'est pas de la tarte ! - Houdart & Prioul










2009, Seuil

Un ouvrage sur les plus grandes difficultés liées à la grammaire française avec des exemples tirés de la presse et du web. Un livre amusant avec un ton malicieux, voire facétieux !

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2010-04-21

Comment les riches détruisent la planète - Hervé Kempf












2007, Le Seuil

Très réputé comme journaliste et cité par Chavez lui-même, Hervé Kempf m'interpellait. Un aller retour en train à Paris m'a permis de lire ce petit opus sorti en Poche. Un ouvrage intéressant de vulgarisation, en lien avec ma précédente lecture sur l'écologie politique. La mise en relation de l'écologie avec le social est le thème central. En plus du "penser global, agir local", Kempf propose de "consommer moins, répartir mieux". Il essaye de démontrer également que les libertés publiques se restreignent. Il développe un point rarement abordé, ce que les spécialistes appellent la "6ème extinction d'espèces" et fait des rappels utiles, comme les 350 polluants trouvés dans du lait maternel. Citons également une phrase "choc" : "si on veut être écologiste, il faut arrêter d'être benêt". Tout est dit et récapitule le manque de réflexion du social dans l'écologie. Il fait d'ailleurs un lien entre pauvreté et pauvreté écologique. Il est vrai que ce sont les plus pauvres qui sont les plus exposés (quarties pas desservis en eau ou en ramassage des déchets). Kempf tente également de démontrer qu'il n'y a pas besoin d'augmenter la production, que cette augmentation ne va que dans le sens de la démonstration du toujours plus en une lutte des egos (Kempf ne parle pas de décroissance mais d'arrêt de la croissance matérielle qui ne bénéficie qu'aux plus riches... et qui est source de frustration... donc de consommation inutile).
Le méconnu économiste Veblen est mis en avant et la lecture semble intéressante. Il me semble par contre que Kempf lit "mal" Hans Jonas qu'il semble prendre comme modèle. Quatre obstacles et trois grandes forces sont présentées en conclusion... et pour les connaître il faudra lire cet ouvrage pédagogique, qui tombe toutefois quelquefois dans le parti pris.

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Yoga-sutras - Patanjali











Albin Michel, 2009

Les 195 aphorismes de Patanjali qui codifient l'enseignement et la pratique du yoga. Si on devait en retenir un : "Etre clair dans ses pensées et ses actes, être en paix avec ce que l'on vit, sans désirer plus ou autre chose, pratiquer avec ardeur, apprendre à se connaître et à agir dans le mouvement de la vie, telles sont les règles de vie que propose le Yoga".

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L'anarchie - Claude Faber











2007, Milan

Sous-titré une histoire de révolte, ce "que sais-je" sur l'anarchie me permet de poursuivre mon instruction en politique. Un livre qui permet de comprendre que l'anarchie a pour l'instant perdu la bataille idéologique, assimilée à des formes de violence (alors que l'anarchie de Tolstoï, pour ne citer que lui, appelle pacifisme et non violence). Une idée qui toutefois est de nouveau d'actualité face au capitalisme et à la mondialisation. Une idée qui explique aussi le positionnement de certains partis dans le fédéralisme et l'autonomie.

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2010-04-17

Les deux âmes de l'écologie - Romain Felli











2008, L'Harmattan

Sous-titré "une critique du développement durable", je pense que cet essai est l'un des livres les plus intéressants que j'ai lus sur le sujet. Romain Felli synthétise l'état sur deux conceptions de l'écologie qui s'opposent, l'écologie politique (l'écologie par le bas) et le développement durable (l'écologie par le haut).

Il rappelle que le développement durable est un "concept glouton" d'après l'expression de Sylvie Brunel, pris lui-même d'une "croissance infinie". Il démontre que le glissement de l'écologie politique vers le développement durable a fait passer un "mouvement autogestionnaire, utopique, critique de la technique" vers un "ensemble de politiques centralisées, technocratiques et conservatrices". Le développement durable ne s'est ainsi pas construit à la suite mais contre l'écologie politique. Une "logique décentralisée, démocratique radicale, autogérée par en bas" s'oppose ainsi à une "logique centralisatrice, élitiste, ou planificatrice, par en haut".

Un rappel est réalisé sur les trois typologies d'écologie : profonde, autoritaire ou démocratique. Deux développements pourraient en effet aller aux antipodes de l'écologie politique : "la création d'une dictature écologiste - technocratique" et la "réappropriation de l'écologie par le capitalisme". Or l'écologie politique indique que la crise écologique est liée au capitalisme, "résultante de l'idéologie de la croissance, [...] capitaliste ou bureaucratique." Pour l'écologie politique, "l'objectif principal est le changement des modes de vie et de production, pas la défense de la nature en soi" (selon les principes développés par Ivan Illich dans la "Convivialité").

Le développement durable allie au principe de survie de l'humanité un second principe de poursuite de la croissance économique. Pour l'écologie politique, c'est l'avènement d'une société autonome qui résoudra les problèmes. Par ailleurs, "on n'aurait pas besoin de la fiction des générations futures pour obtenir une préservation de la nature si les droits des individus à un environnement sain étaient déjà respectés."

Le développement durable se présente comme "savoir", se posant comme "impératif" récusant de fait le choix politique. L'écologie politique s'y oppose et propose de retrouver une autonomie (exemple du vélo utilisable et réparable par tout un chacun et pas une voiture où même une ampoule ne peut plus être changée par son propriétaire).

Romain Felli développe également le très intéressant "effet rebond" en économie et la "conjoncture de Zahavi" dans les transports : les gains en efficacité sont affectés à l'augmentation de l'utilisation plutôt qu'à la diminution.

L'auteur poursuit en démontant l'idée de démocratie participative, chère aux tenants du développement durable : en fait de participation, il s'agirait de faire accepter aux populations des idées d'experts. Le développement durable est une écologie par et pour l'Etat, bien que n'appelant pas à l'idée d'une dictature éclairée. L'écologie politique pense au contraire que l'Etat détruit la société civile et qu'il empêche la construction d'une société autonome et écologiste. Un pont intéressant est fait sur l'explication de la position des Verts sur l'Europe et le régionalisme.

L'auteur poursuit sur le développement de la convivialité, basée sur un partage du temps de travail et une redistribution des richesses sur la base des besoins des individus.

Le développement durable semble avoir gagné la bataille idéologique. Peut-être parce qu'il se trouve aujourd'hui "en consonance avec des intérêts matériels" ?

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2010-04-13

Into the wild - Jon Krakauer












Presses de la Cité, 2009

Le récit de l'aventure de Chris McCandless, américain qui a tout abandonné, jusqu'à la vie, pour essayer de vivre son idéal, des routes du Dakota au Sud à l'Alaska. Un road-movie nous emmenant sur les vies d'autres aventuriers et invitant à la lecture de Thoreau et Tolstoï. Une lecture sur l'itinérance plutôt en mode publi reportage qu'en mode great American writer.

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2010-04-04

2030 le krach écologique - Geneviève Ferone












Grasset, 2008

Pour qui s'intéresse à l'écologie, le livre de Geneviève Ferone, directrice du développement durable chez un grand groupe, n'apprend pas grand chose. Il tourne essentiellement autour de la future crise énergétique liée au pic de pétrole et du réchauffement climatique. Pour autant, certaines positions et propositions sont intéressantes. Notons ainsi que Ferone indique que "les marchés restent imparfaits pour promouvoir les écosolutions et n'ont pas la main verte". L'idée d'une taxe carbone individuelle paraît intéressante. Les plus dépensiers en carbone financeraient ainsi les plus économes (volontairement ou non). Pour autant cette idée est critiquable car elle revient au fameux et méprisable droit à polluer... pour les plus riches. Cette taxe ne devrait donc être que transitoire et évolutive, de mon point de vue. Ferone propose également de substituer à la vente de biens la vente de services. Un exemple concret est l'autopartage. Pourquoi acheter (et produire) des produits qui ne sont utilisés qu'un court temps par chaque acheteur, comme une perceuse par exemple ? Pourquoi plutôt ne pas partager effectivement... Se pose ensuite la classique question du PIB à remplacer par un indice intégrant le bonheur ou l'espérance de vie de la population. Ferone pose encore la question de la démocratie et de sa compatibilité avec une voie verte : les élus répondant aux désirs de leurs électeurs peuvent ils prendre des décisions éclairées ? Vaste débat... Un parallèle est fait avec le fonctionnement peu démocratique de la Chine mais qui a réussi à mettre en place la politique contestable de l'enfant unique. Une démocratie l'aurait elle pu ? Enfin, étonnamment Ferone se demande si le changement climatique ne va pas conduire à une spéciation de l'espèce humaine et à deux espèces qui cohabiteront un temps, tel Homo Sapiens avec Neandertal. Au passage elle tacle les décroissants, les objecteurs de croissance et autres malthusiens. Dommage que la fin ne soit pas plus développée que le démarrage lourd de rappels lus et relus, entendus et ré-entendus.

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Exit ghost - Philip Roth









2007, Vintage

Le dernier roman de Philip Roth, dans la série des Nathan Zuckerman. L'écrivain, ou plutôt son double littéraire, est en fin de vie. Reclus, il décide sur un coup de tête de revenir à New York et d'échanger sa maison à la campagne contre un appartement new yorkais. Il croise à New York son passé mais découvre également qu'il n'existe plus vraiment, confronté au désir, à l'arrogance de la jeunesse, et au passé corrompu. Au delà de la déliquescence, c'est aussi un roman sur la littérature : 'Reading / writing people, we are finished, we are ghosts witnessing the end of the literary era' (Les lecteurs / les auteurs, nous sommes finis, nous sommes des fantômes témoins de la fin de l'ère littéraire). A lire !

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